LE CAHIER D'ELIKIA
L’Histoire :
Elikia, une enfant ordinaire enlevée à sa famille, devient enfant-soldat.
C’est le petit Joseph, le plus jeune du camp des rebelles, qui lui rappelle son humanité, et lui donne le courage de briser la chaîne de violence.
Le Cahier d’Elikia, d’après Le bruit des Os qui Craquent est un texte à deux voix. Joseph et Elikia racontent la fuite et le retour à une vie où ils peuvent grandir comme des enfants.
L’interprétation, par le truchement des marionnettes, offre au texte pourtant rude, toute la tendresse de l’émotion.
Ce spectacle est soutenu par la DRAC, le Conseil régional, le Conseil général de la région Champagne-Ardenne Grand Est, la SPEDIDAM, Côté Cour, le Centre Culturel de Nouzonville (08) et le théâtre du Hublot de Colombes (92)
Origine du Projet
Il est des retrouvailles très déroutantes En 2004, j’ai eu la chance de travailler à Kinshasa en RDC (république démocratique du Congo) à l’Espace Masolo avec des enfants soldats démobilisés, des enfants des rues, et des enfants sorciers. Nous étions une équipe franco-germano-congolaise de 6 artistes dont le metteur en scène Alberto Garcia Sanchez, et le comédien conteur Hubert Mahela, codirecteur du centre. Nous avons créé tous ensemble le spectacle « Pona Nini » avec les enfants de l’espace Masolo, dont Amisi et Yaoundé.
Puis la Rurhtriennale nous a commandé un spectacle que nous avons créé avec l’équipe des artistes intervenants. Le Cadeau (Das Geschenk), mis en scène par Alberto Garcia Sanchez, a tourné dans toute l’Allemagne de 2004 à 2012.
De retour en France, j’ai lu "Le bruit des os qui craquent" de Suzanne Lebeau. J’ai été bouleversée par l’histoire de ces deux enfants soldats perdus dans une guerre d’adultes trop grande pour eux ; bouleversée par l’écriture sans concession de Suzanne Lebeau ; bouleversée par ces mots que je connaissais… que je reconnaissais !... Ceux d’Amisi et Yaoundé, enfants soldats démobilisés, que Suzanne Lebeau avait rencontrés peu de temps après notre départ de RDC, et qui l’ont beaucoup aidé à l’écriture de cette pièce, par leurs témoignages.
Kinshasa… Amisi, Yaoundé …
C’est décidé, j’appelle Alberto qui est là juste à côté, en Allemagne, et qui a depuis obtenu le Molière du meilleur spectacle jeune public ; J’appelle Hubert qui travaille toujours entre l’Afrique et l’Europe, et vit
maintenant en France ; J’appelle Amisi et Yaoundé qui vivent désormais à Paris en tant qu’artistes. Ils travaillent ici tous les deux, ils ont 29 ans et ils sont tournés vers un avenir qu’ils ont arraché à la chance.
Je leur présente l’équipe de la Cie La Cavalière Bleue, la pièce, l’envie de nous réunir à nouveau et de faire un joli pied de nez à l’histoire.
Anne Morier
directrice artistique